Le naturisme redevient à la mode – LaCapitale.be

Après quelques années de décroissance, la pratique du naturisme revient en force en Belgique. Parmi les nouveaux adeptes, de plus en plus de jeunes trentenaires et des familles.
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Au niveau national, la Fédération Belge de Naturisme compte 8.000 membres. Natmur, une association naturiste familiale namuroise enregistre une augmentation annuelle de 5 %. « Ces trois dernières années, les affiliés augmentent. La multiplication des villages vacances pour naturistes en est la preuve », explique Benoît Collet, secrétaire de l’association. Pour lui, les années 2000 ont marqué une légère diminution de cette pratique, due à un retour du puritanisme. Pourtant, ces dernières années, le mouvement revient en force chez nous.
Les mentalités changent
Vianney Waeles, responsable du mouvement jeunesse de la Fédération (JONA) et responsable des médias sociaux, le confirme, attribuant ce succès à une évolution des mentalités, à l’acceptation de soi et au besoin de liberté. Parmi les motivations qui poussent les gens à faire du naturisme se trouve en effet l’envie de redécouvrir des sensations oubliées. « Les vêtements ne sont pas nécessaires partout », affirme Benoît Collet.
Des jeunes et des familles
Parmi les nouveaux adeptes, de nombreux jeunes et familles : « Il y a un certain engouement chez les jeunes trentenaires et surtout chez les jeunes familles avec enfants », constate Vianney Waeles. « Les jeunes commencent à s’y intéresser. Avant, on ne les voyait pas. Souvent, ils ont testé le naturisme à la plage ou aux thermes. Le véritable trou se situe dans la tranche comprise entre les 35 et les plus de 55 ans », ajoute Benoît Collet.
La présence des familles est non seulement bienvenue, mais même souhaitée. « On tient à ce que toutes les tranches de la société soient représentées, puisqu’on est un club familial », argumente le secrétaire de Natmur. Si le mélange de générations est réel, c’est aussi parce que « la pratique du naturisme permet à certaines familles de faire des activités ensemble et de créer un lien intergénérationnel incomparable », explique Vianney Waeles. Même si au sein des familles, explique Benoît Collet, les adolescents ont parfois tendance à s’éloigner pour ensuite revenir.
Pourtant, dans la pratique du naturisme, la Belgique n’est pas dans le peloton de tête en Europe. Cette pratique est davantage implantée dans les pays nordiques, tandis que les pays de culture latine s’y distancient, sans doute aussi pour l’influence d’un certain tabou de la nudité lié à la religion.
Une histoire de famille
Si les non-adeptes pourraient s’en étonner, les familles s’intéressent de plus en plus au naturisme. La pratique semblerait même engendrer des effets positifs le rapport au corps et la confiance en soi, comme le témoigne Christian Capart, divorcé namurois qui se dédie au naturisme avec ses enfants. « Je suis d’origine néerlandaise et dans cette culture le naturisme est beaucoup plus courant. Chez moi, ça s’est fait naturellement. C’était comme une hygiène de vie », raconte le Namurois qui a continué la tradition avec ses enfants. « C’est une culture familiale qui nous rappelle d’où l’on vient et qui nous rattache à nos racines néerlandaises », explique Christian Capart.
Et les petits
Aujourd’hui, il pratique le naturisme avec ses enfants, âgés de 12 et de 14 ans. « On ne les éduque pas au naturisme, mais plutôt à la pudeur et au respect des autres, et notamment dans les environnements où le naturisme ne serait pas accepté », raconte-t-il. Si l’homme n’a aucune gêne à partager son expérience au boulot, il est conscient que la nudité peut susciter des réactions diverses et a transmis ce respect de l’autre à ses enfants.
Une bonne estime de soi
Si le naturisme représente un lien avec ses origines, Christian Capart apprécie aussi l’aspect humain de cette expérience, qui entre autres, permet d’établir une égalité entre les gens. « Il y a un respect mutuel lié au fait qu’on est d’égal à égal. Il n’existe plus de classe sociale. Tout s’efface parce qu’on est tel qu’on apparaît physiquement », explique-t-il. Sans compter l’avantage de développer un rapport plus sain au corps : « Les vêtements parfois permettent de se cacher et de faire le déni de soi. Le naturisme oblige à se voir tel que l’on est et permet d’améliorer son estime de soi », argumente-t-il. « Je ne sais pas si cela vaut pour tous, mais en tout chez moi c’était ainsi ». Aujourd’hui, l’homme est satisfait de son expérience et de la partager avec ses enfants.
Rien à voir avec la sexualité
Ils ne veulent pas que vous compreniez mal : le naturisme, ou nudisme, n’a rien à voir avec la sexualité ! Ni avec l’échangisme, comme on pourrait le croire lorsqu’on pense à la nudité. Un préjugé (faux) que Benoît Collet attribue à l’existence de clubs où le naturisme s’accompagne d’échangisme. Pour Vianney Waeles, le buzz et un manque d’informations peuvent induire en erreur, alors que, dans la pratique la nudité intégrale désexualise entièrement le corps.
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LaCapitale.be – LAVINIA ROTILI
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